Bodruch & : Culture https://bodruch.com/rss/category/culture Bodruch & : Culture fr © 2024 Tous Droits Réservés. AKPANY, Software & Media Solutions ABISSA, UN SYMBOLE FORT D’UNITE ET D’HERITAGE https://bodruch.com/theme-abissa-un-symbole-fort-dunite-et-dheritage https://bodruch.com/theme-abissa-un-symbole-fort-dunite-et-dheritage Abissa vient du terme « kobiza » qui signifie « va demander », « va t’informer » en N'zima. Elle est aussi appelée « Kondoum », de « Kon » qui signifie « il est temps de faire l'unité ». L’Abissa (ou Abissadjë, Abissa) est une fête traditionnelle des N’Zima (parfois appelés N’zema ou Nzima Kotoko) qui se tient chaque année en Côte d’Ivoire.

En effet, l'Abissa est l'occasion pour les N'zima de se réunir dans le village pour célébrer la nouvelle année durant laquelle tous « rentrent en famille ». Elle dure deux semaines : la première appelée Siedou est la semaine silencieuse et la seconde, le Gouazo, est celle des effusions et des festivités. La célébration se déroule sur la Place de l'Abissa au rythme de l'Edongbole, le tamtam sacré des N'zima.

L'Abissa de Grand-Bassam clôture une série d'Abissa qui commence dans la région a au Ghana, dans les villages M'Blogo et Begnini. Elle se poursuit dans d'autres villages ghanéens avant d'être célébrée en Côte d'Ivoire, à Tiapoum d'abord, puis à Grand-Bassam.

Plus, qu’un simple moment festif, l’Abissa est un rituel de renouveau, de repentance, de cohésion sociale et de bilan communautaire. Elle marque la fin d’une année pour le peuple N’Zima et le début d’une autre.

L’ABISSA : PRESENTATION, ORIGINE, SIGNIFICATION ET MANISFESTION

L'Abissa remonte aux années 1800 et elle célèbre le début de la nouvelle année N'zima. Autrefois, le début des festivités était déterminé par la chute des premiers fruits de l'arbre Assolo Baka. Aujourd'hui, la date est fixée par l'Association Abissa : la cérémonie commence toujours le dernier dimanche du mois d'octobre.

L'Abissa appartient à l'une de ses sept familles N'zima, celle des N’Vavilé. En effet c'est un jeune N’Vavilé qui a « ramené » la danse. Selon la tradition orale, il est parti chasser dans la forêt où il a été attiré par le grondement d'un tam-tam. Il s'est rendu à l'endroit d'où provenaient la musique et les acclamations et a été surpris de découvrir des génies en train de célébrer. Il s'est caché pour les observer, mais il a été repéré. Les génies lui ont transmis la danse et l'ont averti : chaque année, à la même période, son peuple doit célébrer la même fête, au risque qu'un grand malheur ne s'abatte sur la communauté. C'est ainsi que la fête est transmise aux Hommes par les génies et que les N'zima la célèbrent tous les ans. 

Généralement, après en avoir informé le chef du village qui vérifiait par lui-même, les populations avaient l'habitude de consulter le devin du village, "Koudoum". Mais ils ont préféré consulter le devin du village voisin. C’est en cela qu’on parle de "Abissadje" qui a fini par devenir Abissa. Il signifie "je vais demander de l’aide à". L’Abissa est donc une danse sacrée.

Frustré, Koudoum se rend dans la forêt où il est capturé par les pygmées. À son retour, il expliqua qu’il fallait faire des sacrifices et des libations pour marquer les nouvelles récoltes.

L'Abissa était orchestrée par la famille N'vavilé des N'Zima composée des Ahantans de Takoradi et les Appolos de Bégnry eux-mêmes constitués des Evawlê, des Djômôlô, des Elêbrê, des Adouvlais et des Adjoufoulê. Elle se fait par rotation et par relais entre les différents sous-groupes Nzema en Côte d'Ivoire et au Ghana.

Les Nzema Evawlê du Ghana commencent en premier ensuite vient celui des Djômôlô, des Elêbrê et des Ahantan. Lorsqu'ils finissent, ils lancent le flambeau en Côte d'Ivoire et ce sont les Adouvlais de la région de Tiapoum qui le reçoivent, puis, le relais est passé aux Adjoufoulê de Grand-Bassam. Cette alliance existe entre ces peuples depuis plus de deux siècles.

Depuis des décennies donc, l’Abissa est pratiquée par le peuple N’zima et n’est plus seulement une danse, mais bien une fête traditionnelle populaire intégrant plusieurs supports artistiques dont la danse, le chant et le déguisement (tenues vestimentaires, maquillage, etc). Cette fête populaire, qui débute généralement fin octobre et début novembre, marque le nouvel an chez les N’zima. Elle se déroule pendant deux semaines. 

La première semaine : le Siédou ou la période silencieuse

La première semaine est silencieuse, hormis le premier jour où le tambour sacré est envoyé à la clairière en fin d’après-midi, dans une ambiance dansante. Tout le reste de la semaine est consacré aux derniers préparatifs de la fête. En effet, l'Abissa commence par le Siedou, la semaine silencieuse. La famille N’Vavilé est détentrice de l'Abissa et gardienne du tam-tam sacré l'Edongbole qu'elle prépare avant la célébration. Elle le nettoie, le sèche et le décore. Après libations, il est alors prêt à sortir de la maison du chef de la famille N’Vavilé pour rejoindre la Place de l'Abissa où il est accompagné par d'autres tam-tams. Puis il est transporté à travers le village suivi par une grande procession qui réunit toute la population. Quelques personnes sont déguisées. Enfin il retourne dans la maison du chef du matriclan. Dans le passé, il était envoyé dans le Bouakè, le bois sacré des N'zima.

Les habitants du village doivent rester dans le recueillement la semaine qui suit la sortie de l'Edongbole. Le Siedou est l'occasion d'introspections et de réflexion sur les bonnes et mauvaises actions de l'année écoulée. Durant cette semaine, les effusions sont interdites : si une personne décède, elle est « enterrée sur le champ. Ses parents pleurent en silence [...]. Et les funérailles ne se font qu'après l'Abissa ». Au terme de cette semaine d'austérité, commence les festivités du Gouazo.

La deuxième semaine : le Gouazo ou la période festive

La deuxième semaine se caractérise par le déroulement de l’Abissa proprement dit sur la place publique au quartier France de Grand-Bassam. Après sa « retraite », l'Edongbole est sorti de « sa » maison et emmené à la cour royale où une foule l'accueille. Il est présenté au roi qui effectue des libations avant de le remettre au peuple, on dit alors que l'Abissa appartient au peuple. L'autorité traditionnelle revient à la population le temps du Gouazo : personne n'est au-dessus de personne, pas même le roi. C'est une période de liberté d'expression totale durant laquelle la crainte d'éventuelles représailles émanant du roi ou de ses notables face à ce que l'on pourrait dire, faire ou dénoncer s'efface. Il est aussi interdit de se mettre en colère sinon « l'année prochaine ne va pas te trouver ».

Au cours de cette semaine, l’Abissa se résume en des déguisements, la mise en exergue des symboles de chacune des familles, des processions, la ronde tout autour de l’estrade des instruments de musique, la danse face aux tribunes des spectateurs et autorités, l’observation des messages verbaux et non verbaux et l’écoute attentive des chants critiques.

Placée sous le thème « L'Abissa, une danse de paix, de conjuration des calamités et de renforcement de la cohésion sociale », l'ABISSA 2025, se déroulera du 12 au 18 octobre 2025. Ce thème met l'accent sur la tradition de l'Abissa en tant qu'événement culturel visant à promouvoir la paix et l'unité au sein de la communauté N'Zima Kôtôkô. L’Abissa est une célébration séculaire, un moment de retrouvailles, de partage et d’unité.

L’ABISSA : FORME ET SENS

Bien plus qu’une fête, l’Abissa symbolise la renaissance, le pardon et la purification. C’est aussi l’occasion de renouveler le lien entre les générations. L’Abissa est avant tout une danse d’interdiction des actes. Mais qu’est-ce que cela veut dire ?  Cela sous-tend que l’Abissa met l’accent sur l’effort des N’zima à interdire et à prévenir, par la critique sociale, les actes odieux, ignobles, les crimes contre la communauté, tout crime entraînant la flétrissure du droit commun. Ce que l’Abissa veut enrayer de tout acte, c’est ce qui n’a pas été éprouvé par l’ensemble des règles fixes servant de module pour déterminer la valeur d’un acte. Il s’agit de tout ce qui, par rapport à la civilisation N’zima, est mauvais : désordre. L’Abissa, fête populaire de fin d’année, est certes, pour les N’zima, « une danse d’interdiction de mauvaises mœurs ». Seulement que la société a voulu, par là, évaluer tout en se reconnaissant dans son évolution. L’Abissa soulève la question fondamentale de changement social et de la continuité.

C’est également une fête populaire de purification (apkulabenwo agole en langue locale).  En N’zima, le terme « apkulabenwo » est formé de deux mots : « epkala » qui est l’action d’enlever, de débarrasser et de purifier. « Benwo » signifie soi, sur soi ou soi-même. Agole veut dire danse. Ainsi l’Abissa est une fête de purification du corps et de l’esprit. Cette purification se fait par l’eau lustrale et surtout par la critique sociale. C’est aussi une fête populaire de concorde (maanwole agole en langue locale). Maan désigne la communauté, le pays ou le monde. Wole veut dire entente, concorde, fraternité. Ainsi, pendant l’Abissa, il n’est pas rare d’entendre des critiques visant des individus d’une autre communauté. L’Abissa est une recherche de concorde au sein de la communauté, et les autres communautés et la communauté N’zima. Cette perception vise aussi la prospérité. En effet, bonheur et enrichissement signifient « anyiabewo agole » en langue locale. L’ordre social et l’ordre politique se perçoivent ici comme une des richesses pour la communauté.

Savoir que la critique sociale est une forme de bonheur et de richesse est une pensée bien noble. Elles l’est davantage en ce qu’elle provient d’une société précoloniale. Si une critique ne trouve pas de solution, au cours de l’année, elle est reprise l’année suivante. En clair, l’Abissa, qui est connue du grand public sous l’angle de fête, de réjouissance, est en réalité une danse de bilan de l’exercice politique, des relations intergroupes et interpersonnelles. Elle fait penser que la communauté N’zima a connu le bilan politique qui se dresse à la fin de l’année parlementaire dans les Etats modernes.

L’IMPACT DE L’ABISSA SUR LE PEUPLE N’ZIMA ET JUSTIFICATION DE SA SAUVEGARDE OU CONSERVATION

Tout au long de ce travail, l’on a mentionné que l’Abissa est une fête de réjouissance. Pendant l’Abissa, l’ambiance est à son comble. La ville de Grand-Bassam est animée. Tout le monde danse à la place Abissa. La ferveur est à son comble, comme indiquent ces photos ci-après.

En Afrique comme partout ailleurs dans le monde, les grands événements sont des occasions de rencontres, de retrouvailles. Or, le monde actuel est en proie à la violence, au doute et à l’incertitude, parcouru par des conflits et des incompréhensions de tout ordre. Il est important d’avoir des références de cohésions sociales qui ont passé à l’épreuve du temps. L’Abissa que danse chaque année le peuple N’zima est une institution multiséculaire dont les valeurs permettent un enracinement et un développement harmonieux de ses membres. En effet, la société N’zima, composée de sept familles distinctes et complémentaires, pose le principe selon lequel on ne passe pas d’une année à une autre avec les conflits, les dissensions, les tensions sociales et politiques. 

On rentre dans la nouvelle année avec les idées d’union, d’entente, de réconciliation, de convivialité et de paix. Ainsi, l’Abissa est l’occasion choisie par l’ensemble des filles et fils de la communauté N’zima, quelle que soit leur fonction et leur lieu de fonction, pour se rendre à Grand-Bassam dans le souci de se retrouver et de partager ces sept jours de convivialité. A ce titre, un enquêté affirme ceci : « Je suis en fonction en France mais je fais l’effort de venir régulièrement lors de l’Abissa. Cela me permet de voir les parents et surtout d’être ensemble avec des vieux amis ».

ABISSA, UNE CELEBRATION ARTISTIQUE, CULTURELLE ET TOURISTIQUE

Etant donné que l’Abissa est une fête traditionnelle populaire, il est intéressant de mentionner, à toute fin utile, qu’elle met en exergue des éléments artistiques et culturels, à savoir le patois, les attributs et parures des rois et chefs, la danse et bien d’autres. En effet, l’Abissa est l’une des occasions choisies par le peuple N’zima pour porter les pagnes (kita) traditionnels et les bijoux de grandes valeurs, pour s’exprimer en langue locale (N’zima) pour témoigner de leur richesse artistique et culturelle.

Or, l’on sait que la nouvelle génération doit prendre comme point focal tous ces éléments artistiques et culturels pour maîtriser le présent et mieux construire l’avenir afin de répondre au défi de la mondialisation. A tout cela, s’ajoute le développement du tourisme. En effet, la ville de Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire indépendante avant Bingerville, Abidjan et Yamoussoukro, est en réalité une ville balnéaire. Sa proximité avec l’océan Atlantique offre de larges plages et de complexes hôteliers susceptibles d’héberger des touristes. Pendant la période de l’Abissa, les gestionnaires de ces complexes hôteliers voient littéralement leurs revenus augmentés.

L’Abissa, c’est la tradition, mais aussi l’ouverture vers l’avenir ! Fidèle à son esprit de partage, de transmission et d’innovation, l’Abissa ne se limite pas à la célébration culturelle : elle devient aussi un espace d’apprentissage et de développement personnel.
Cette année, en alliant culture et technologie une formation digitale exclusive destinée à toutes celles et ceux qui souhaitent s’initier aux outils du monde numérique a été initiée portant sur le thème :
Initiation à la création de site e-commerce avec CMS (Content Management System) et usage des réseaux sociaux.

L’Abissa est une fête populaire organisée par le peuple N’zima. Cette fête regorge des retombées incommensurables pour la ville de Grand-Bassam et sa population. 

L’Abissa participe au renforcement des liens sociaux du peuple N’zima Kôtôkô et à son développement qu’il soit politique, économique ou social. Cette fête traditionnelle populaire participe à l’animation socioculturelle de la ville de Grand-Bassam et favorise le renforcement des liens sociaux chez le peuple N’zima kôtôkô. Le caractère universel de l’Abissa a été reconnu par l’UNESCO, lors de sa décision d’inscrire la ville historique de Grand-Bassam au patrimoine culturel de l’Humanité le 28 juin 2011.

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Fri, 17 Oct 2025 19:53:37 +0000 Alvares Assale
Bonne fête Papa _ Super héros de toujours _ https://bodruch.com/bonne-fete-papa-_-super-heros-de-toujours https://bodruch.com/bonne-fete-papa-_-super-heros-de-toujours En cette journée spéciale, nous prenons un moment pour célébrer et honorer tous les pères. Vous êtes les piliers de nos familles, les gardiens de nos plus précieux souvenirs et les bâtisseurs de nos avenirs. Votre amour ne connaît pas de frontières, et votre courage ne fléchit jamais face aux tempêtes de la vie.

Chaque jour, vous enseignez en nous démontrant l'exemple, avec une force tranquille et une sagesse qui éclairent notre chemin. Vous nous montrez comment affronter les défis avec détermination et comment accueillir chaque succès avec humilité.

Pour tous les sacrifices que vous avez faits, pour chaque sourire que vous avez suscité, pour chaque larme que vous avez essuyée et pour chaque leçon que vous avez partagée, nous vous disons merci. Votre héritage est intemporel, et votre influence, infinie.

À tous les pères - ceux de sang et ceux de cœur, ceux qui sont avec nous et ceux qui veillent depuis les cieux - nous vous offrons notre gratitude éternelle. Bonne fête des pères!!! 

Bisous à vous et Merci d'être pour nous, ce que le socle est pour la statut! 

En passant, nous profitons de ce jour pour souhaiter une bonne célébration également à toute la communauté musulmane. Que vos prières soient reçues et exaucées ! Nous ferons un quiz_spécial pour l'occasion dans les jours prochains, histoire d'en apprendre un peu plus. 

À très vite et abonnez vous, pour ne manquer aucune actualité sur notre plateforme. 

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Sun, 16 Jun 2024 14:17:32 +0000 Mayra Siba
FETE DES IGNAMES CHEZ LES AGNIS : Entre réjouissance et spiritualité https://bodruch.com/fete-des-ignames-entre-rejouissance-et-spiritualite https://bodruch.com/fete-des-ignames-entre-rejouissance-et-spiritualite La fête des ignames est une fête annuelle célébrée par les ethnies Akan de la Côte d'Ivoire, en l'espèce des Agnis. Elle symbolise la fin d'une récolte vivrière et marque la nouvelle année. La fête est l'occasion de communier avec les esprits des ancêtres. Elle est une culture du peuple Akan. La fête des ignames, il faut le noter, est une manifestation culturelle vieille de plus de trois cents (300) ans. Elle est célébrée par les Akan de façon exhaustive. Le peuple Agni dans leur exode vers la Côte d'Ivoire découvre une plante à tubercule : c'était l'igname qui leur a permis de calmer leur faim. Cette plante "l'igname" a été alors considéré comme l'aliment qui a sauvé le peuple Agni. C'est depuis ce jour que les Agni ont décidé de fêter l'igname chaque année. La fête de l'igname a un caractère spirituel et festif. 

Sa majesté Nanan BOA KOUASSI III , Roi de l'Indénié

Sa majesté Nanan AMIAN KABRAN DYÉ II , 14ème roi du djuablin 

Dans la société Agni, fortement hiérarchisée, le roi est le personnage central. Incarnation vivante du peuple, il est l'intermédiaire entre les vivants et les puissances surnaturelles. Habité par une force morale et spirituelle qui lui confère des pouvoirs, le roi est le garant de la prospérité générale du royaume. Le sang qui coule dans les veines du roi est le sang de son peuple entier. La fête de l'igname marque, en pays agni, le passage de l'année finissante à la nouvelle année. Elle a lieu dans la Cour Royale. Et est l'opportunité idéale pour le peuple, faisant corps avec le roi, pour former des vœux de prostérité et de santé pour tous, ainsi que l'occasion de conjurer le mauvais sort aussi bien pour le peuple agni et au-delà pour la Nation ivoirienne. La traditionnelle fête des ignames est célébrée chaque début d'année par quelques ethnies appartenant au groupe des Akan forestiers en occurrence les Agnis en communion avec leur roi. Elle commémore le sauvetage du peuple ashanti lors de son exode de l'ancien Ghana vers la Côte d'Ivoire grâce au tubercule nourricier. 

Avec cette fête, trois (3) objectifs sont visés :

  • Elle est d'abord une action de grâce rendue par les vivants aux esprits bénéfiques appartenant à la terre a qui l'on doit la paix et la fécondité. 
  • Elle est ensuite la commémoration des morts qui ne cessent de veiller sur les hommes et de leur procurer tout ce qui leur est nécessaire pour vivre heureux.
  • Elle est enfin pour le peuple Akan une occasion de purification et de réjouissance dans la paix et l'abondance retrouvées. La fête des ignames est très symbolique et accompagne de rites.

L'igname est une plante tropicale à gros tubercule comestible. L'igname remplace de façon originale la pomme de terre ou la patate douce. C'est une légumineuse exotique qui fournit plusieurs vitamines et minéraux indispensables à la santé de l'organisme. Les antioxydants qu'elle contient procurent également plusieurs bienfaits sur la santé. De prime abord, c'est une occasion spéciale pour remercier les esprits de la terre pour leur bienveillance et leur abondance. D'ailleurs à cette occasion, la consommation d'igname est fortement accrue. Fête de reconnaissance marquant le début d'une nouvelle année que l'on souhaite placé sous le signe de la prospérité, cette célébration réaffirme, marque par ailleurs le trait d'union entre "les vivants et les morts" à l'instar de nombreuses fêtes akan, qui se concrétise par la tenue de rites purificateurs.

LES PRÉPARATIFS DE LA FÊTE 

 À la veille de la fête , les komian (prêtresses traditionnelles ou exorciseuses) toutes de blanc vêtues et badigeonnées de kaolin, font leurs cérémonies rituelles pour prévenir les maux éventuels qui pourraient s'abattre sur le royaume. En cas de besoin, les sacrifices sont faits en conséquence. À cet effet, les tam-tams, tambours, oliphants et autres cors royaux annoncent effectivement la fin d'une année et le début d'une autre. Le jour de la cérémonie, dès le levier du jour, tout doit refléter dans le cours. Les anciens tisons sont remplacés, l'eau des canaris est renouvelée. À l'appel du «Kεniapli» littéralement «tambour gros» ou tambour parleur, le peuple se rassemble dans la Cour royale. Le roi, paré d'attributs richement dorés se rend à la rivière, escorté du peuple et de ses nanans (chefs coutumiers), y complit des libations purificatrices, s'y baigne et danse, lançant un message d'espoir à ses sujets qui le raccompagnent dans un long et joyeux cortège une fois ses ablutions terminées sous les acclamations des femmes qui chantent le "osseyhié". 

L'EXPOSITION DES BIA ET LES CÉRÉMONIES RITUELLES

L'exposition des "Bia" (sièges royaux), est le point d'orgue de cette fête et l'expression de l'abondance du royaume. La présentation des chaises et tabourets sacrés reproduisant dans leurs différentes formes et spécificités stylistiques les hiérarchies complexes des différents lignages en présence. Le « ñvùfú »  est déposé sur les sièges en signe d'offrande aux ancêtres car ceux-ci doivent manger l'igname avant les vivants. Cette cérémonie autorise le roi à consommer l'igname et ouvre également la cérémonie de l'igname. Viennent ensuite la libation et l'immolation des bêtes dont le sang recueilli sert à enduire les sièges  et brandis avec force invocations aux ancêtres disparus. La présentation achevée, les restes des offrandes animales sont en partie brûlées, tandis que l'autre partie est consommée par l'ensemble des participants à la cérémonie, scellant ainsi l'union entre les vivants et les morts. La fête des ignames est l'une des grandes solennités culturelles chez les agnis. Dans sa pratique, elle renferme plusieurs spécificités dont la combinaison ressort divers intérêts pour les populations. 

Bien que la fête soit purement traditionnelle, de nos jours elle n'attire plus assez de foules comme par le passé. Cela est en grande partie due à l'exode rural, à la recherche de développement, aux occupations de la ville et au développement tant prôné par les autorités du pays. Comme on aime bien le dire chez nous : "ya pas temps chacun se cherche" Mais il bon de noter que c'est une aubaine pour certains jeunes de se retrouver avec les siens et se frotter un temps soit peu à leur culture.  

VALORISATION SOCIALE ET TOURISME CULTUREL DE LA FÊTE D'IGNAME

La culture est dynamique, elle évolue très rapidement à l'image des espèces des cellules de l'organisme. Plusieurs valeurs qui font la richesse des traditions sont aujourd'hui en voies de disparition. Le peuple Agni profite de cette fête pour faire apprécier son riche patrimoine culturel. La fête de l'igname est un moyen qui vient dynamiser les us et coutumes en ce sens qu'elle permet de revivre et de pérenniser les pratiques endogènes. La fête d'igname vient s'imposer comme un mécanisme de transmission de valeurs culturelles endogènes, qui sont de nos jours inopérantes au regard de l'influence grandissante des valeurs de la modernité. Les modes de vie des populations sont ainsi proposés aux visiteurs par les dons, les achats et les souvenirs qui permettent à ces derniers de garder les traces des valeurs endogènes dans leur pensée. Lors de la fête , ce qui attire plus les visiteurs ce ne sont pas seulement les dégustations gastronomiques, mais aussi l'offre culturelle que présente le patrimoine visité. En effet, lors de la fête d' igname, divers plats avec les mets traditionnels sont présentés aux visiteurs. Il s'agit d'igname pilée, purée d'igname, igname sautée ou bouillie etc. Ces plats mettent en exergue les valeurs culinaires traditionnelles et leurs richesses nutritionnelles qui permettent de plonger le visiteur dans l'habitude alimentaire traditionnelle. La fête d' igname est aussi mieux renchérie par les animations locales à travers les spectacles, les danses traditionnelles, autant d'évènements qui alimentent la fête . Ces visites contribuent ainsi à la mise en valeur du patrimoine local tout en préservant le lien des fils et des filles et des visiteurs. La culture traditionnelle ne peut plus être enfermée dans les pensées ni dans les lieux qui les véhiculent dans un contexte en pleine mondialisation. Elle doit utiliser les moyens actuels pour préserver les valeurs endogènes qui sont nos héritages générationnels. Le tourisme doit pouvoir contribuer en partie à cette dynamique : «Sans le tourisme, les prestiges de la tradition risquent de s'éteindre dans le silence de la mort, ce sont nos visiteurs qui font réveiller en nous la conscience de nos passés que nous célébrons chaque année.» 

En définitive, la fête des ignames est une pratique culturelle qui permet aux populations d'affirmer leur existence et leur personnalité. Malgré la dynamique des valeurs, la fête d'igname est encore l'une des fêtes identitaires qui subsistent à l'invasion de la modernité. À en croire les adeptes, la fête d'igname serait un creuset trouvé par les populations comme une réponse à un besoin de reconnexion à leur source. La portée touristique que la fête d'igname offre vient la mettre comme une vitrine et aussi un moyen de la transmission des valeurs traditionnelles. La culture étant elle dynamique, ses valeurs ne peuvent donc plus s'enfermer dans les reliques et les lieux. Le tourisme peut être un pilier pour la dynamisation des valeurs identitaires étant donné qu'il soutient et entretient la culture. Mais également la fête des ignames est un moment où le peuple Agni profite pour mettre en exergue sa culture et ses atouts. La célébration de cette fête est une invitation à la reconnaissance des valeurs culturelles. Parce que la valorisation de la culture ivoirienne est d'une importance capitale, abonne toi pour apprendre et enrichir ton bagage culturel. 

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Sun, 02 Jun 2024 16:27:10 +0000 Alvares Assale
Salon International du Livre d’Abidjan (SILA) : Un Rendez&vous culturel incontournable https://bodruch.com/salon-international-du-livre-dabidjan-sila-un-rendez-vous-culturel-incontournable https://bodruch.com/salon-international-du-livre-dabidjan-sila-un-rendez-vous-culturel-incontournable

QU'EST-CE QUE LE SILA ?

Le Salon International du Livre d'Abidjan en abrégé (SILA), est l'un des événements culturels les plus attendus de la Côte d'Ivoire et de la région ouest-africaine. Chaque année, cet événement littéraire rassemble des auteurs, des éditeurs, des lecteurs et des passionnés de littérature du monde entier pour célébrer la richesse de la culture écrite, promouvoir et développer l'industrie nationale de l'édition, du livre et de la lecture. . . . Marquer par son empreinte le SILA est un rendez-vous littéraire international à vocation professionnelle, institutionnelle et grand public (populaire).

QUELLE EST L'ORIGINE ET LES OBJECTIFS DU SILA ?

Initié et créé en 1999, par l'Association des éditeurs de Côte d'Ivoire (ASSEDI), le Salon International du Livre d'Abidjan (SILA) qui figure en bonne place parmi les plus grandes manifestations littéraires en Afrique à pour objectifs de promouvoir l'industrie nationale de l'édition, du livre et de la lecture en Côte d'Ivoire et dans l'espace africain francophone ; De stimuler le goût de la lecture et de la création littéraire auprès des jeunes et de célébrer les œuvres et les talents littéraires ; C onsacrer le SILA comme évènement littéraire majeur faisant de la Côte d'Ivoire, le hub de la littérature africaine francophone ; Confirmer la vitalité et le dynamisme de la littérature ivoirienne à travers l'édition africaine.... etc.

POURQUOI L'INITIATION OU LA CRÉATION D'UN TEL ÉVÈNEMENT ?

Pour faire face à l'analphabétisation, le SILA a été initié et créé pour susciter et partager le goût de la lecture et de transmettre la passion de l'écriture à nos populations dès le plus bas âge en faisant du livre, le compagnon au quotidien et en l'inscrivant au cœur des familles. Il fait également la promotion de l'industrie du livre en Côte d'Ivoire, des œuvres littéraires et de leurs auteurs ainsi que de la liberté de publier et du droit d'auteur.

QUELS SONT LES CIBLES DU SILA ?

Créant de l'enthousiasme et de l'angoumant, le SILA est un évènement qui intéresse les enfants, les jeunes, les adultes et les familles. mais aussi les professionnels et partenaires de la chaîne du livre, les promoteurs culturels et littéraires ; les journalistes et les médias; les universitaires et les enseignants; les étudiants, les élèves et les parents d'élèves; le grand public ; la société civile et les ONG; les institutions et associations nationales; les ministères en charge de l'enseignement (Éducation nationale, Enseignement supérieur et recherche scientifique, Enseignement technique et formation professionnelle); les organismes nationaux et internationaux; les universités, grandes écoles et centres de formation ; les organes de régulation et les associations interprofessionnelles ; les opérateurs économiques, industriels et culturels.  

LE LIVRE EST À L'HONNEUR SUR LES BORDS DE LA LAGUNE ÉBRIÉ. DU 14 AU 18 MAI 2024, ABIDJAN ABRITE LA 14è ÉDITION DU SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D'ABIDJAN (SILA)

Dépuis son initiation le SILA est à sa quartoze (14è) édition en 2024.  Le parc des expositions d'Abidjan est transformé en bibliothèque géante dans l'espace de cinq jours. Pour cette 14ème édition du SILA placée autour du thème « Le livre, un pari toujours gagnant » , les activités ont débutées depuis le 14 Mai au Parc des expositions (sis dans la commune de Port-Bouet) d'Abidjan, avec pour mais de « confirmer la vitalité et le dynamisme de la littérature ivoirienne sur l'échiquier de l'édition africaine , consacre également le Salon International du Livre d'Abidjan comme événement littéraire majeur faisant de la Côte d'Ivoire, le hub de la littérature africaine francophone ». 


Crédité ces dernières années d'une notoriété confirmée, grâce notamment à des partenaires institutionnels de plus en plus nombreux, le commissariat général du Sila, avec à sa tête l'éditeur Anges-Félix N'Dakpri, va d'innovation en innovation.

Débats littéraires, dédicaces de livres, réseautage seront au menu de ce rendez-vous des amoureux du livre. Pour cette édition, un programme attractif a été élaboré par les organisateurs du SILA 14, afin de tenir en haleine tous les visiteurs au fil de ces cinq jours. Le mardi 14 mai, date d'ouverture du Salon international du livre d'Abidjan, sera consacré à la journée Akwaba. Les établissements scolaires seront à l'honneur lors de la journée des écoles, le mercredi 15 mai. Le jeudi 16 mai lui, sera dédié à la journée de la République et le vendredi 17 mai à la journée des geeks. Le samedi 18 mai sera marqué par la journée de la famille et par la cérémonie marquant la clôture officielle de la 14ème édition du Salon international du livre d'Abidjan.

En plus, il faut s'attendre à des espaces « d'exposition vente, d'atelier d'écriture, de concours Tik tok de slam, de poésie et de lecture à voix haute ». Les grands prix nationaux Bernard Dadié, le prix national Jeanne De Cavally pour la littérature enfantine, le Prix national Sila de l'édition, le prix Sila de la relève et le prix international Sila du nouvel auteur jeunesse seront encore attribués cette année.

Une touche d'innovation a été apportée à cette édition, à travers le SILA SCRABBLE , un stand qui invite les participants à se familiariser au Scrabble avec les techniques de jeu, le partage d'expériences avec des champions du monde Ivoiriens, des informations sur les clubs de Scrabble... Il y a également le Sila Business, un espace B2B réservé aux professionnels et acteurs de l'industrie du livre ; le Sila Legend, une cérémonie de distinction et d'hommage aux meilleurs acteurs du secteur enfin, la diffusion de Fonds littéraires en anglais, espagnol et allemand. Toutes ces innovations complètent un tableau d'activités bien riches que font connaître les visiteurs du Salon, notamment la proclamation des Prix littéraires nationaux et internationaux, des expositions-ventes, des dédicaces et signatures d'œuvres littéraires, des ateliers spécialisés, des rencontres publiques et professionnelles, des cafés et blogs littéraires, la dictée nationale du Rotary. Les promoteurs du SILA avec l'appui des différents partenaires nationaux et internationaux s'engagent à relever depuis 25 ans dans le cadre d'un processus de professionnalisation des métiers du livre en vue d'une édition de qualité. devant créer les conditions d'un marché et d'un lectorat africain actif et durable. 

Les espaces d'exposition sont l'occasion pour les écrivains et maisons d'édition de présenter leurs œuvres


Place sous la présidence de Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, cette édition a pour pays invité d'honneur le Kenya. Une première hors du giron francophone. Aussi, la ville historique de Grand-Bassam est l'hôte du Salon.
Après Tanella Boni en 2023, c'est au tour du célèbre écrivain Serge Bilé d'être sous les projecteurs avec le titre d'auteur invité d'honneur. 

Avec lui, d'autres personnalités, invités spéciaux, donneront un cachet particulier à l'événement.

Au nombre notamment, le Guadeloupéen Lilian Thuram, fondateur de la Fondation Éducation contre le racisme, pour l'égalité ou encore Danièle Ben Yahmed, veuve de Béchir Ben Yahmed, vice-présidente de Jeune Afrique Média Group et Lawrence Njagi, président d'Apnet .

Le SILA rassemble et partage le goût de la lecture et transmet la passion de l'écriture à nos populations dès le plus bas âge en faisant du livre, le compagnon au quotidien et en l'inscrivant au cœur des familles. Parce que la connaissance est tout ce qui nous reste quand nous avons tout perdu, c'est pourquoi " le livre, est un pari toujours gagnant ".

Au SILA, les enfants sont également mis à l'honneur. Car la lecture chez les enfants est cruciale pour leur développement cognitif, linguistique et émotionnel. Elle stimule l'imagination, enrichit le vocabulaire et améliore les compétences en communication. De plus, elle favorise la concentration, la créativité et renforce les liens familiaux lorsqu'elle est partagée en famille. C'est pourquoi c'est mieux d'acheter des livres pour les enfants que de leur acheter des téléphones. 

Un hommage à l'homme à la plume délicieuse qui nous permet de consommer sans modération les saveurs thérapeutiques de succulentes œuvres, j'ai nommé CAMARA NANGALA.

 

En somme, le Salon International du Livre d'Abidjan (SILA) est bien plus qu'un simple événement littéraire. C'est un rendez-vous culturel incontournable qui célèbre la diversité, la créativité et la puissance de la parole écrite. Que vous soyez un amateur de littérature chevronné ou simplement curieux de découvrir de nouveaux horizons littéraires, le Salon offre une expérience enrichissante et mémorable pour tous ceux qui le visitent. C'est pourquoi nous vous invitons à venir découvrir le monde fascinant des livres au Salon International du Livre d'Abidjan. Rejoignez-nous pour une expérience enrichissante de conférences, rencontres d'auteurs et découvertes littéraires !

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Thu, 09 May 2024 00:28:00 +0000 Alvares Assale
Le Popo Carnaval : Un voyage fascinant en image https://bodruch.com/le-popo-carnaval-un-voyage-fascinant-en-image https://bodruch.com/le-popo-carnaval-un-voyage-fascinant-en-image Wed, 24 Apr 2024 11:40:36 +0000 Mayra Siba Connaissance à l'épreuve https://bodruch.com/connaissance-a-lepreuve https://bodruch.com/connaissance-a-lepreuve Sun, 31 Mar 2024 10:57:39 +0000 Mayra Siba Au cœur de la mythique fête de l'Abissa ! https://bodruch.com/au-coeur-de-la-mythique-fete-de-labissa https://bodruch.com/au-coeur-de-la-mythique-fete-de-labissa Chaque année, les habitants de Grand bassam en Côte d'Ivoire se réunissent pour célébrer leur culture et traditions à travers un festival vibrant et dynamique appelé "Abissa". Il s'agit d'une célébration culturelle dynamique, riche en émotions avec de profondes racines historiques, qui est réputée pour ses activités vibrantes et colorées, transmises de génération en génération. 

Cet événement, tant rassembleur que festif, reflète un moment de communion pour le peuple N'zima, au cours duquel ces derniers revendiquent leur patrimoine et identité culturelle. Toutefois, pour la conscience collective, l'abissa est une fête mystérieuse qui suscite diverses interrogations chez tous. Néanmoins elle demeure mémorable pour tous, au point d'influencer considérablement le tourisme.

I. L'ABISSA, UN ILLUSTRE CONCEPT 

 A. Concept d'origine lointaine 

Jadis appelé « Kundum », l'Abissa est une célébration culturelle qui existe depuis des lustres. Orchestrée par la famille des N'Zima Kotoko composée des Ahantans et des Appolos eux-mêmes constitués des Evawlê, des Djômôlô, des Elêbrê et des Adjoufoulê. Elle se tient par rotation et relais entre les différents sous-groupes Nzema en Côte d'Ivoire et au Ghana. Cette alliance existe entre ces peuples depuis plus de deux siècles.

D'après les orateurs et le folklore africains, le festival tire son origine de la rencontre hasardeuse d'un chasseur, avec des nains qui dansaient en cercle. De retour en ville, se dernier évoqua son expérience particulière à sa famille "les N'vavilé". Cette dernière, étant l'une des sept familles du peuple Nzema, fut considéré, de fait, comme dépositaire de la danse Abissa. Ladite danse sera par la suite, répété chaque année en commémoration dudit événement.  

Du Ghana à la Côte d'Ivoire, l'Abissa demeure un moment mythique dont les origines remontent à bien des temps. La profonde implémentation du peuple N'zema dans la tradition a fondé le franc succès de cette célébration.

B. Concept à valeur traditionnelle

L’abissa, comme indiqué plus haut est un grand saut dans la tradition du peuple n’zima. Ainsi, du Siédou, passant par le Gouazo pour terminer avec le Ewudolé, les peuples appartenant à cette tradition enchaîne les commémorations et le respect des coutumes.

D’abord l’abissa débute une semaine avant le lancement officiel des festivités, avec le Siédou ou la retraite du tambour « Edo-N’gbolé »_ tambour sacré_. Il est impératif d’observer le respect de tous les interdits. Ainsi, les barrières sociales sont baissées, les travaux des champs s’arrêtent, les pratiques occultes et les funérailles sont interdites durant ces festivités...

Ensuite il y a le Gouazo, 8 jours après le Siédou. Cette étape témoigne de la reconnaissance du droit de propriété de l’Abissa à la famille N’Vavilé. Pour le coup, les anciens offrent une boisson à cette famille afin d’obtenir sa permission et ses bénédictions pour le bon déroulement de la fête.

Enfin l’Ewoudolé, l’étape de la grande réjouissance carnavalesque, représente l'apothéose de la célébration. En effet, c'est un vrai show avec des déguisements de tous genres, notamment des hommes travestis et des personnes masquées qui dansent tous au rythme de la fanfare. 

II. L'ABISSA, UN ÉVÈNEMENT CULTUREL 

A. Célébration spirituelle 

À l'origine l'Abissa est l'occasion d'effectuer des sacrifices mystiques à travers des chants, rythme entraînant et surtout la danse rituelle. Cette dernière est associée à l’expulsion du diable et des mauvais esprits des villes et villages.

Pendant le festival, la danse est exécutée par la plupart des habitants. On célèbre pour remercier Dieu pour l’abondance de la nourriture au moment de la période des récoltes de la région.

C'est le moment de consolider les liens entre les vivants et les morts, mais également de renouveler l’alliance du peuple Nzema avec Afantchè, génie ayant transmis cette danse au peuple. C’est un grand moment de libération de la parole sans risque de châtiment. 

Dans ce cadre, l'Abissa se veut une période offerte à tous ceux qui ont commis des fautes graves afin de se repentir publiquement et d’obtenir le pardon du peuple. Les bonnes œuvres étant aussi mises à nue publiquement, les fils et filles Nzema exemplaires sont honorés solennellement. C'est un grand moment de réjouissance et de communion pour ledit peuple.

B. Événements rythmique 

L’Abissa marque pour le peuple N’Zima l’entrée dans une année nouvelle. Musiques, danses, chants traditionnels, rythmes et rituels meublent chaque année les festivités. En effet, fête populaire de l’identité culturelle du peuple N’Zima, l'Abissa est l’un des évènements traditionnels Ivoirien les plus médiatisés et rassemble des milliers de touristes et acteurs du développement culturel de la Côte d’Ivoire, de la sous-région et du monde. 

Réunies autour de leur chef et du Tam-tam parleur, les populations profitent de l’occasion pour se laisser entraîner par le rythme et les sonorités atypiques. Ces festivités annoncent la fin d’une année et le début d’une autre. Pour le N’Zima, c'est le moment de se laisser emporter par la gaieté autour de festin constitué de divers mets propre à la région. 

À la fois, fête de récolte et fête de religion, l'Abissa dans son volet cultuel, est une danse sacrée de purification. C’est un temps de pardon et de renaissance marqué par une célébration rythmique digne de ce nom.

C'est également le moment pour les étrangers, touristes et visiteurs de découvrir cette belle ambiance festive avec des jeux, des histoires , de nouvelles saveurs et d'explorer cette admirable culture, non des moindres. Pour les éditions à venir, n'hésitez à y faire un tour vous n'en reviendrez pas déçu !...

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Wed, 06 Dec 2023 18:09:54 +0000 Mayra Siba