L'INSERTION PROFESSIONNELLE EN AFRIQUE : des diplômes et après ..?

L’insertion professionnelle constitue un enjeu majeur pour le développement économique et social des pays africains. Chaque année, un nombre croissant de jeunes fraîchement diplômés sortent des universités, prêts à assumer des responsabilités importantes au sein des entreprises. Cependant, la question de l’employabilité demeure un sujet particulièrement sensible. Des efforts et initiatives des politiques publiques voient le jour mais sont-ils satisfaisants ?

Jeunesse
L'INSERTION PROFESSIONNELLE EN AFRIQUE : des diplômes et après ..?

Un défi majeur pour le développement socio-économique...

     L’insertion professionnelle constitue un enjeu central pour le développement économique et social des pays africains. L'accès à un emploi décent reste un défi pour une large partie de la population, qu’il s’agisse d’étudiants en quête de premières expériences professionnelles ou de jeunes actifs désireux d’améliorer leurs perspectives de carrière.

Les États africains, conscients de cette problématique, déploient des efforts considérables pour soutenir une croissance soutenue. Les pays connaissent une transformation rapide sur les plans technologique, urbain et démographique. Pourtant, ces évolutions ne se traduisent pas toujours par une amélioration significative de l'insertion professionnelle. Une question demeure alors : comment transformer cette dynamique économique en opportunités concrètes d’emploi pour tous ?

Une Jeunesse dynamique, assoiffée d'opportunités stables et durables

     En Côte d’Ivoire, comme dans de nombreux pays africains, la croissance démographique s’accompagne d’une urbanisation rapide, d’une expansion du secteur des services et d’un tissu entrepreneurial en pleine mutation.

     Malgré ces signaux positifs, le taux de chômage reste élevé, en particulier chez les jeunes. L’économie informelle représente encore plus de 80 % des activités professionnelles, avec une faible productivité et peu de protection sociale. Cette situation met en lumière la nécessité de réformes structurelles pour favoriser une insertion professionnelle durable.

     Les jeunes Africains sont de plus en plus scolarisés, instruits et connectés. Grâce au développement de l’enseignement supérieur et à l'accès élargi aux technologies numériques, une nouvelle génération de jeunes développe des compétences variées, s’informe en ligne et accède à des opportunités à l’échelle locale comme internationale. Ce capital humain représente une véritable richesse pour le continent, à condition d’être bien valorisé.

L'entrepreneuriat, une reponse face à un secteur public saturé

     Face aux limites du marché de l’emploi public, la jeunesse africaine fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et d’un esprit entrepreneurial remarquable.

     On observe une multiplication de projets portés par des jeunes dans des secteurs variés : agriculture, commerce, services, numérique, artisanat, etc. Ces initiatives montrent une volonté de prendre leur avenir en main, de créer de la valeur et de générer des revenus, plutôt que de subir les contraintes économiques.

     Cependant, une question essentielle se pose : tous les jeunes doivent-ils se tourner vers l’entrepreneuriat ? La réponse est claire : non. Tout le monde ne peut pas, ni ne veut, entreprendre. L’entrepreneuriat est une voie parmi d’autres, mais il ne doit pas être présenté comme la seule solution à l’insertion professionnelle.

Les politiques publiques ont commencé à intégrer cette réalité. De nombreux programmes ont vu le jour pour soutenir l’entrepreneuriat et l’insertion professionnelle.

     En Côte d’Ivoire, des dispositifs tels que le Fonds d’appui aux jeunes entrepreneurs (FAJE) ou le programme “Agir pour les jeunes” proposent des microcrédits, des formations en gestion, et un accompagnement personnalisé pour les porteurs de projets. D’autres initiatives visent à renforcer la formation professionnelle, à faciliter l'accès au premier emploi ou à créer des passerelles entre l'école et l’entreprise.

     Ces programmes, bien que parfois limités dans leur portée, témoignent d’une volonté politique de répondre aux attentes de la jeunesse.

     Au final, l’insertion professionnelle ne doit pas être perçue uniquement comme une urgence sociale, mais comme une stratégie de développement à long terme. Les politiques publiques doivent être inclusives, intégrant toutes les couches sociales – y compris les jeunes sans diplôme – et orientées vers des résultats concrets et durables.

     L’Afrique dispose d’un formidable potentiel démographique. Il est temps de le transformer en véritable levier de croissance, d’innovation et de stabilité. Pour cela, des politiques audacieuses, centrées sur la jeunesse, sont plus que jamais nécessaires.